Grossesse après cancer - mon témoignage pour Marieclaire.fr - maman sans notice
"En congelant mes ovocytes, j'ai pu avoir un enfant après mon cancer"
En 2012, alors atteinte d’un cancer du sein de grade 3, Carole fait congeler ses ovocytes pour mettre toutes les chances de son côté afin d’avoir un enfant après la maladie et son lot de traitements. Elle nous raconte son histoire en forme de message d’espoir.
"Je me rappelle très bien de ce mois de mai 2012. J’avais un peu oublié cette petite boule dans mon sein droit, repérée deux ans plus tôt. À l’époque, j’avais couru faire une mammographie : fausse alerte, rien à signaler. Sauf que cette fois, je ressens clairement cette masse ronde dans ma chair, je peux la toucher et… j’ai le sentiment qu’elle n’augure rien de bon.
Après une échographie et une mammographie pratiquées non loin de chez moi, à Cagnes-sur-Mer, on m’annonce que je dois subir une ponction pour pratiquer une biopsie. Je me souviens de la tête de l’infirmière et de sa réponse à mes questions pressantes : "Ça ressemble à un cancer". Dix jours plus tard, le sombre diagnostic m’est confirmé : "ça", est un cancer du sein de grade 3, plutôt avancé donc, non hormonodépendant. Ma mère est à mes côtés. Je pars dans un fou rire nerveux, je pleure aussi. Je pense à ma fille de 4 ans, je suis divorcée et je vis seule.
Redirigée vers le centre anti cancer Antoine Lacassagne à Nice, je tombe sur un oncologue qui m’expose tout de suite la situation, le parcours de soins auquel je dois m’attendre, et qui d'emblée me demande si je veux d’autres enfants. Ce n’est pas forcément la première chose à laquelle on pense dans cette situation.
J’ai 32 ans et, même si je ne peux jurer de rien, j’ai envie de mettre toutes les chances de mon côté
Aujourd’hui, avec le recul, je suis heureuse qu’on ait abordé le sujet. J’ai à l’époque 32 ans et, même si je ne peux jurer de rien, j’ai envie de mettre toutes les chances de mon côté, les traitements anti cancer pouvant entraîner une infertilité. J’accepte donc de faire congeler mes ovocytes, un acte médical très encadré en France, autorisé dans de rares cas, dont celui des maladies graves.
En juin, six de mes ovocytes sont prélevés, j’enchaine ensuite directement sur 6 séances de chimiothérapie suivies d’un curetage du sein droit de 20 séances de rayons et 18 d'Herceptin, un traitement anti-récidive. Dans mon malheur, j’ai de la chance : je fais un bon 95 D et cette poitrine généreuse m’évite l’ablation du sein. Bien sûr, il faudra patienter –jusqu’en octobre 2013- pour retrouver une poitrine symétrique. Ce n’est pas grave, je suis en vie.
Début 2016, encore en rémission, l’envie d’un bébé se fait sentir. J’ai retrouvé un compagnon et je veux agrandir la famille. Évidemment, on me fait passer toute une batterie d’examens afin de vérifier que le cancer n’est pas de retour et une première FIV avec 3 de mes ovocytes congelés est pratiquée. Malheureusement, elle ne tient pas. Il me reste toujours 3 ovocytes à dégeler, une chance. Cette fois c’est la bonne ! En mai 2016, quatre ans pile après la découverte de la tumeur, je suis à nouveau enceinte. Ma joie est immense, je vis cela comme une revanche, c’est le début d’un nouveau chapitre.
La grossesse, la deuxième de ce type en France, s’est très bien déroulée
Je suis désormais l’heureuse maman d’une petite Clara née en janvier dernier. La grossesse, la deuxième de ce type en France, s’est très bien déroulée. Je continue d’être suivie médicalement, je passe une IRM tous les 6 mois environ pour parer à toute rechute. En témoignant, j’avais envie de partager mon bonheur et surtout, d’alerter sur cette possibilité de congeler ses ovocytes avant même le début des traitements. Bien sûr, chaque cas est différent. Bien sûr, il ne s’agit que d’une expérience. Mais, Mesdames, n’hésitez pas à poser la question si le sujet n’est pas automatiquement abordé.
Osez penser à l’après."
https://www.marieclaire.fr/cancer-sein-congelation-ovocytes-grossesse,1237572.asp
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